Santé et sécurité au travail : les chiffres qui font mal

Publié le par mouffak fritih

Selon les résultats de l’étude Santé et sécurité au travail (SST) réalisée par l’Afim avec le soutien du ministère du Travail et du Fonds pour l'amélioration des conditions de travail, l’amiante constitue la première cause de maladies professionnelles pour tous les métiers de la maintenance, aussi bien dans l’industrie que dans l’immobilier-tertiaire. La situation est encore plus tranchée pour ce dernier secteur, pour lequel l’amiante représente 85 % des cas de maladies professionnelles observées. Dans l’industrie, celui-ci constitue également la première cause avec 30 % des cas, suivi du benzène avec 20 % et du bruit avec 15 %. Pour les métiers de maintenance, l’occurrence d’une maladie professionnelle liée à l’amiante est 20 fois plus élevée que la moyenne nationale dans l’immobilier-tertiaire et 7 fois plus dans l’industrie.

En matière d’accidentologie également, les patrimoines immobiliers et tertiaires génèrent des occurrences d’accidents 2 fois plus élevées que les installations industrielles – bien que leur complexité soit sans commune mesure avec celles-ci – et les ouvriers y sont particulièrement exposés avec une moyenne de plus de 105 accidents par million d’heures travaillées. En revanche, la gravité des accidents se révèle moindre dans l’immobilier-tertiaire – avec 28,9 jours d’arrêt par accident – que dans l’industrie où la moyenne grimpe à 54 jours. Dans ce dernier secteur, le taux de fréquence des accidents révèle des métiers particulièrement exposés : monteur, tuyauteur, chaudronnier, soudeur. Pour ce qui concerne les salariés de l’intérim, les taux de fréquence par métier dépassent 350, voire 1 000 pour certains d’entre eux !

En termes de causes critiques, ce sont les accidents liés aux équipements qui génèrent le plus grand nombre de journées d’incapacité temporaire (24,5 %) dans l’immobilier-tertiaire, tandis que dans l’industrie, ce sont les accidents liés au procédé (19 %).

En termes de dépenses enfin, les cotisations accidents du travail représentent en moyenne plus de 2,6 % du salaire brut (de 1,25 à 4,05 % selon les entreprises) dans l’immobilier-tertiaire, ce qui représente au plan national plus de 108 M€ pour les 190 000 salariés de la maintenance dédiés à ce secteur. Par ailleurs, les dépenses relatives aux accidents du travail eux-mêmes pèsent entre 0,5 % et 0,9 % du chiffre d’affaires des entreprises de maintenance qui interviennent dans ce domaine. L’immobilier-tertiaire apparaît ainsi comme le secteur où le management de la santé et de la sécurité nécessite le plus d’efforts. Des décisions immédiates s’y imposent, notamment en matière de surveillance médicale, compte tenu de l’émergence de quatre maladies professionnelles critiques : celles dues à l’amiante, au bruit, aux suies et au chlore.

Publié dans Gestion Technique

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