La France a maîtrisé sa consommation d'électricité

Publié le par FRITIH Mouffak

La consommation française d'électricité n'a que très légèrement augmenté en 2005, grâce à des économies d'énergie et une météo plutôt favorable, mais cela ne dispense pas pour autant la France d'accroître ses capacités de production. Selon le bilan annuel publié mardi par le gestionnaire du réseau de transport d'électricité national (RTE), la consommation d'électricité a progressé de 0,7% en 2005 sur un an, après une hausse de 2,2% en 2004. La France a consommé en 2005 quelque 482,4 terrawatt/heure (1 TWh = 1 milliard de kilowatt/heure), soit 3,2 TWh de plus qu'en 2004. Cette croissance modérée s'explique par le net recul (-3,6%) de la consommation électrique des industriels l'an dernier, grâce notamment à des économies d'énergie, alors que celle des petites et moyennes entreprises est restée stable. Les ménages et les services publics ont en revanche continué de consommer davantage (+3%). Mais une météo plus clémente, notamment en octobre où les Français ont consommé 6% de moins qu'en octobre 2004, a permis de limiter la hausse. La consommation d'électricité, qui croît régulièrement depuis plusieurs années, devrait se stabiliser dans les années à venir, a estimé le président du RTE, André Merlin, lors d'une conférence de presse. Selon M. Merlin, la politique de l'Union européenne, et notamment celle du commissaire européen à l'Energie, Andris Piebalgs, en faveur des économies d'énergie tend à augmenter les efforts des pays membres. Pour cette année, le gestionnaire du réseau prévoit une croissance de la consommation de l'ordre de 1%. Après 2006, il estime que les économies d'énergie feront baisser la progression de la consommation. Mais cela ne dispense en aucun cas la France d'investir dans de nouvelles capacités de production électrique, a prévenu le RTE. Pour preuve, le volume des importations de la France a augmenté de 11% en 2005 et doublé entre 2002 et 2005, atteignant 32,3 TWh, notamment depuis l'Allemagne. Les exportations sont restées stables sur la période 2002-2005, à 90,9 TWh, encore très largement supérieures aux importations. La production d'électricité de la France n'a, pour sa part, augmenté que de 0,2%. Et le rendement des centrales nucléaires, qui contribuent pour l'essentiel à la production nationale, a progressé de seulement 0,7%. Du coup, le RTE "considère que l'accroissement des capacités de production déjà programmé à ce jour est insuffisant pour compenser l'augmentation prévisible de la demande d'électricité et l'arrêt d'unités de production". En tenant compte des décisions prises récemment par EDF, qui prévoit la remise en service de centrales au fioul, le RTE évalue "le besoin de capacités supplémentaires" à 800 mégawatts (MW) à mettre en service "dès l'automne 2009". Dans cette perspective, le gestionnaire devrait lancer prochainement un appel d'offres pour disposer d'ici 2009 d'environ 150 MW de réserves de puissance de pointe supplémentaire dans le nord de la Bretagne. Avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Bretagne est l'une des deux régions affichant aux yeux de RTE une réelle fragilité électrique. A partir de 2010, et en prenant en compte la mise en service à l'horizon 2012 du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche), les besoins pour maintenir la sécurité d'approvisionnement sont estimés de 1.000 à 1.200 MW supplémentaires par an, selon le gestionnaire. Le raccordement des nouveaux moyens de production rendent par ailleurs indispensable la construction de nouvelles lignes de transport, a souligné le RTE qui a prévu de faire passer ses investissements de 580 millions d'euros en 2005 à 680 M EUR cette année.

Publié dans Energie

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