Les assises de la HQE® du 15, 16 et 17 mars 2006
Je m’étais rendu à Saint-Malo le cœur léger : Le bord de mer donnait un avant goût de vacances à ces trois jours d’atelier débats et de séances diverses, et le thème retenu pour ces 5èmes assises (Savoir faire de la HQE : de l'idée à l'usage) devait, selon moi, faire la part belle aux métiers de l’exploitation des immeubles.
A y bien réfléchir, le choix de la cité corsaire pour accueillir cette manifestation était déjà tout un symbole : la construction durable a aujourd’hui ses grands noms et la démarche HQE® leur tient lieu de « lettre de course ». Certes, ils nous montrent la voie, mais leurs initiatives semblent un peu vaines si l’on considère l’immensité des océans d’efforts qui restent à accomplir.
Comme je ne résiste pas toujours à une petite vacherie, j’en prendrai pour preuve l’intervention en séance plénière, très remarquée, d’un représentant d’une société de facility management qui s’est cru obligé d’expliquer le principe de l’ « empreinte écologique » : initiative méritoire, mais plus opportune devant un public de jeunes ados que devant 5 à 600 ingénieurs, industriels, architectes, élus divers et autres fonctionnaires, tous peu ou prou spécialistes de la construction durable ! (www.agir21.org/flash/empreinteecoweb/loadcheckplugin.html)
Je n’accablerai toutefois pas cet intervenant (il n’était peut-être pas volontaire pour monter sur l’estrade !) tant il est vrai que les professionnels français de la gestion des immeubles peinent encore aujourd’hui à aborder les nouveau marchés issus de la qualité environnementale qui se profilent à l’horizon.
Je ne sais pas si c’est à eux en particulier que pensait Dominique BIDOU, le président de l’association HQE®, quand il évoquait son souhait de voir évoluer l'ensemble de la filière au même rythme, depuis les aménageurs jusqu'aux usagers. Je retiens seulement qu’il a rappelé que le niveau final d’un projet dépend en général du maillon faible. Puissions-nous n’être pas celui-ci !
Il n’en reste pas moins vrai que plusieurs intervenants ont relevé que la cible 7 (Gestion de l’entretien et de la maintenance) est l’une des moins travaillées alors même qu’elle conditionne la performance de l’immeuble dans la durée. C’est d’autant plus regrettable que c’est sans doute l’une des cibles sur laquelle les retours sont les plus évidents : moins de dégradations volontaires dans l’habitat, réduction de l’absentéisme dans le tertiaire et baisse des coûts d’exploitation dans tous les bâtiments inscrits dans une démarche HQE®.
Si les prestataires n’ont pas brillé cette année, j’ai été plus convaincu par l’exposé de l’ancien DSG du Crédit Lyonnais/Crédit Agricole. Françoise LECHERBOURG, tout en relevant la lenteur de la prise de conscience de sa profession, a bien souligné son rôle stratégique sur ces questions, proche tant des centres de décisions que des usagers : c’est donc à vous, responsables des services généraux qui nous faites l’honneur de nous lire, de monter sur le pont et de nous montrer la voie !